Cette œuvre a été réalisée en avril dernier par l’artiste Chifumi sur la façade de la cité U de la Robertsau. Elle est issue d’une collaboration entre différentes structures strasbourgeoises : le Crous de Strasbourg, Strasbourg aime ses étudiants et l’association Colors Urban Art mais aussi le NL Contest dans le cadre de son volet Off et bien sûr l’artiste Chifumi. Expatrié depuis une dizaine d’années, il explore des pays, des paysages et se nourrit de souvenirs. Ceux-ci se retrouvent et s’entremêlent dans les œuvres qu’il créé de par le monde. Chifumi construit un carnet de croquis mêlant souvenirs, imaginaire et émotions sur les murs qu’il réalise, s’y mélange parfois les sensations ressenties dans différents pays. À Strasbourg, pendant près de deux semaines, l’artiste Chifumi a travaillé sur cet immense pan de mur pour donner vie à cette œuvre aux dominantes bleutées. Les contraintes techniques étaient présentes avec une série de fenêtre que l’artiste a réussi à intégrer pleinement dans l’œuvre. On y distingue deux mains qui entourent les yeux d’un lémurien comme pour appuyer le regard ou aider à mieux voir. Le titre de l’œuvre //Maki, Maki// signifie lémurien en malgache. Au moment où le projet a été proposé à Chifumi, il était à Madagascar. Un voyage qui l’a bouleversé et dont les souvenirs transpirent dans cette réalisation. Les mains sont, de manière générale très présentes dans le travail de l’artiste. Au-delà du clin d’œil au jeu du chifoumi - le pierre, feuille, papier, ciseaux - les mains sont porteuses de messages universels vecteurs de liens. Elles sont aussi l’outil de travail de l’artiste.

Texte : Hélène Grandemange pour COZE Magazine